vendredi 23 juillet 2010

Entretien avec l'artiste Ivoirien Paul Sika

Le new York Times le qualifie de prodige de la photographie, il a fait la une de CNN et a impressionné  Kanye West qui a mis ses photographies dans son blog. Cet artiste de talent s’appelle Paul Sika, un jeune Ivoirien qui fait la fierté de son pays et qui apporte une touche unique et originale à la photographie Africaine. Ses œuvres sont des merveilles et il a fini de conquérir le monde de la photographie. J’ai pu échanger avec lui pour parler de son travail d’abord et ensuite de marketing. J’ai voulu savoir comment il a fait pour crever l’écran et d’importantes leçons marketing sont à tirer de cet entretien.


  Ernesto Hane : Je suis impressionné par votre travail, j’ai eu du mal à croire que tes photographies étaient des captures du réel tant elles ressemblaient à des tableaux peints. Peux-tu nous expliquer quelles sont les techniques utilisées pour avoir un rendu visuel aussi artistique ?

 Paul Sika : Tout commence avec de l’imagination, je pense à la scène d’abord, de celle-ci découle un scénario. Ensuite j’analyse ce scénario pour être sûr d’avoir atteint un certain niveau de qualité. Si je suis entièrement satisfait du niveau de qualité de mon scénario je vais aller trouver les personnes et les objets qui conviendront parfaitement à cette scène.
Alors je fais un petit casting. Je ne fais pas un casting géant parce que je laisse libre cours à mes sentiments pour choisir les acteurs. Généralement j’ai recours à ce qu’on pourrait appeler « les personnes normales ». Si vous regardez mes photos vous ne verrez pas forcément des modèles grands et très minces parce que j’aime les personnes normales. Je n’ai rien contre les mannequins mais j’aime le monde dans sa diversité. J’essaie de trouver toute la beauté du monde et pas seulement une partie, pour moi tout est beau. Voila pourquoi consciemment ou inconsciemment j’essaie d’avoir toutes sortes de personnes, normales ou mannequins.Lorsque je veux mettre en scène des idées complexes qui nécessitent un talent particulier je fais appel à de jeunes acteurs. Je vais souvent à l’Ecole nationale des Arts d’Abidjan pour rencontrer des talents, évaluer ce qu’ils font et voir si j’ai un bon feeling qui passe avec eux avant de les choisir.



EH : Maintenant parlons de promotion, je vous ai connu à travers le web et je trouve que tu utilises parfaitement  l’Internet pour faire connaître ton travail à travers le monde entier. Là où je veux en venir est que j’aimerais savoir quels sont les meilleures techniques marketing à utiliser par un artiste pour être connu ?

PS : (rires) Tu me fais ressentir plus grand marketeur que je ne le suis réellement.

EH : Oh que si vous êtes un excellent marketeur.

PS : Personnellement je ne pense pas que je suis un grand marketeur. Dés le départ je m’étais dit que si vous voulez impressionner vous devez d’abord faire un travail remarquable. Voila pourquoi j’ai toujours tenu à ce que mon travail soit professionnel et de très haute qualité. Ensuite j’ai commencé à chercher des listes d’agents qui travaillent dans la photographie et dans l’industrie de la publicité et je leur ai envoyé à tous des e-mails. Et j’ai eu quelques réponses venant de ces personnes. Certains étaient trop occupés et ne pouvaient me prendre dans leur roaster. Là je ne suis pas encore vraiment avec un agent, mais je suis en contact étroit avec un agent qui vit à New York, maintenant que je suis aux Etats Unis je vais la rencontrer. Nous discutions et collaborions, elle me donnait des conseils, ses opinions sur Internet.
J’ai compris aussi très tôt qu’il fallait avoir un portfolio en ligne pour  présenter son travail. On peut penser qu’avoir un portfolio en ligne constituait le Saint Graal pour un artiste, qu’une fois réalisée on n’a plus beaucoup de chose à faire en terme de promotion.  J’ai entendu de belles histoires d’artistes qui ont été découverts grâce à leurs portfolios en ligne mais pour moi cela n’a pas été la même chose. J’ai cherché à entrer en contact avec d’autres personnes à travers leurs blogs, des sites de photographies pour exposer mon travail sur leurs sites. J’ai aussi demandé à d’autres gens de me recommander à d’autres personnes. Toutes ces actions combinées ont contribué à faire connaître mon travail grâce à la nature virale du web.


     3 Leçons marketing.

Déclencher le Wow Factor
La base de toute réussite en marketing reste un produit de qualité, un travail professionnel. Vous pouvez vendre une fois un mauvais travail mais jamais deux fois. En réalisant un produit impressionnant vous déclenchez ce que les Américains appellent « le Wow factor », c'est-à-dire le produit qui laisse admiratif.

Montrer votre produit.
Pour réussir il faut montrer votre produit au monde entier. En réalisant son portfolio en ligne, Paul Sika à voulu montrer à tout le monde sa créativité et son talent. On bâti une base de projection de son produit et on pense promotion ensuite.

Promouvoir son produit.
Avoir un bon produit ne suffit pas pour rencontrer le succès, il faut aussi vendre son produit. En allant vers les personnes susceptibles de s’intéresser à son travail, Paul a réussi à créer un bouche à oreille qui a fini par le faire connaître partout. Il faut donc prévoir un travail de promotion intense  après avoir créer votre offre.

2 commentaires:

seopro a dit…

Étant débutant en e-marketing, je trouve tes articles très informatifs et intéressants. en effet, ils mettent en évidence la place qu'occupe le web et sa puissance pour la promotion d'un produit (entreprise). Je me pose toujours cette question: l'e-marketing est-il efficace pour le marché sénégalais?Dans la mesure ou l'accès à l'internet est loin d'être effectif.

Unknown a dit…

Merci @Chaikh pour le commentaire. Tu as tout à fait raison de te poser la question de l'efficacité du marketing sur Internet au Sénégal. Toutefois il faut comprendre que les entreprises n'auront plus le choix d'ici 2 ou 3 ans, elles devront trouver les consommateurs sur Internet. Parce que la pénétration d'Internet est très rapide et la croissance de l'utilisation du web mobile est très en avance en Afrique. Ce qui augure d'un changement important dans les modes de consommation et d'informations.